Cet excès de bonheur dans les choses les plus simples : voir la campagne inondée par la rosée matinale ; regarder à n'en plus finir le ciel, uni et calme en son bleu aux insondables profondeurs ; entendre, une fois encore et toujours, le merle, ou sentir le soleil vous toucher le dos de sa chaleur vivifiante - tandis qu'au loin sur la route une voiture passe ou, durant quelques secondes, dans le ciel, un avion.
Etre confondu par tant de beauté familière et porteuse à la fois du plus grand mystère.
A qui, à quoi devons-nous tout cela ?
La vue de ces choses, leur présence suscitent en nous des échos infinis - qui nous permettent, en dépit de toutes les horreurs de ce monde, de percevoir le caractère sacré de la vie ou des êtres.
Georges Haldas - L'Orient intérieur - L'Age d'Homme.